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Pétrole - Le Bénin bloque les exportations nigériennes.

Le Bénin interdit aux navires de charger du pétrole nigérien, alors que le pipeline entre le Niger et le Bénin vient à peine d’entrer en service. Une décision qui ne va pas dans le sens du bon voisinage, et ne répond pas aux exigences du droit international, selon plusieurs spécialistes.

C’était seulement le 22 avril dernier, la nouvelle avait fait la joie et la fierté des populations des deux pays. Le pétrole nigérien a officiellement coulé dans le pipeline Niger-Bénin, avec l’arrivée des premières gouttes à la station terminale de Sémé Kraté située entre les villes béninoises de Cotonou et Porto-Novo. Une étape cruciale pour le Niger en vue de la commercialisation de son pétrole. Mais la décision des autorités béninoises de ne pas acheminer le produit vient tout changer.  

« Il est impératif de rétablir des échanges économiques formels pour permettre le transit de biens, y compris le pétrole, à travers le Bénin pour leur expédition. Nous avons communiqué cette exigence aux autorités nigériennes sans recevoir de réponse satisfaisante », a déclaré M. Talon le 8 mai 2024.

Malgré l’assouplissement des sanctions imposées par la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Niger persiste à fermer ses frontières avec le Bénin, invoquant la présence de « troupes ennemies » opérant en collaboration avec le Bénin.

Cette fermeture des frontières terrestres a engendré des échanges informels, entraînant une hausse des prix des céréales de part et d’autre de la frontière, dans le cadre de transactions finalement illicites, car non approuvées par les dirigeants nigériens.

Selon le président Talon, bien que ces perturbations aient été tolérées dans un esprit humanitaire, permettant au Bénin, devenu exportateur net de céréales, de soutenir les « peuples frères » du Niger, la situation est différente pour le transport de pétrole par pipeline. Ce dernier, reposant sur un contrat formel, ne peut être sujet à des échanges informels.

Pour Régis Hounkpè, analyste géopolitique, ce blocage du Bénin « va certainement exacerber les tensions, mais il n’est pas intéressant ni pour le Niger, ni pour le Bénin de continuer dans cette démarche. Je suis convaincu que le dialogue reviendra, que la diplomatie reprendra le chemin des relations traditionnelles entre le Bénin et le Niger, et que, surtout, d’un point de vue économique, diplomatique et stratégique, ces deux pays reviennent à leurs amours d’antan. »

De quoi rassurer. A suivre.

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