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Insécurité en mer Rouge : Plus de 70% du transport maritime s'effondre et les tarifs explosent

Les tirs quotidiens de drones ou de missiles vers les navires commerciaux qui se hasardent toujours en mer Rouge, voie stratégique par laquelle transite 12% du commerce international, bouleversent l’économie du « shipping ».  Les géants mondiaux du transport maritime que sont Maersk, MSC, CMA CGM, Hapag Lloyd…, évitent tous la mer Rouge pour des détours plus longs et plus coûteux. Tarifs, délais, assurances et ‎nouveaux quotas carbone imposés par l’Europe sont impactés. 

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les Houthis, rebelles maîtres du nord du Yémen, multiplient les attaques en mer Rouge afin d’y freiner le trafic maritime international, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Environ 20 000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, porte d’entrée et de sortie des navires passant par la mer Rouge. Le canal de Suez et la mer Rouge, par lesquels transite 12 % du commerce mondial selon la Chambre internationale de la marine marchande, sont cruciaux pour la sécurité d’approvisionnements dans le monde. Face à cette situation, les transporteurs ont fait dans leur grande majorité le choix de la prudence, en délaissant temporairement le fameux passage pour un détour via des « zones sûres » comme le cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud).

Explosion des tarifs.

Le contournement de l’Afrique allonge la durée du voyage, le transport est donc plus cher. Début janvier 2024, le coût du fret a doublé entre la Chine et le port de Rotterdam. Le coût du transport maritime de marchandises entre l’Asie et l’Afrique via la mer Rouge a augmenté de 60 à 100 % entre novembre 2023 et janvier 2024. 

Les coûts du transport d’un conteneur de 40 pieds entre l’Asie et la Méditerranée occidentale vont ainsi doubler, passant de 3 000 à 6 000 dollars. Le groupe français CMA CGM a annoncé une révision de ses tarifs avec une augmentation de 100% pour le fret de conteneurs entre l’Asie et la Méditerranée à partir du 15 janvier prochain. D’autres compagnies telles que MSC et Maersk ont également revu à la hausse leurs tarifs, imposant des frais supplémentaires importants sur diverses routes commerciales. « Pour un conteneur de 20 pieds, il faudra payer 3.500 dollars (contre 2.000 dollars). Concernant les échanges entre l’Asie et la Méditerranée orientale, le fret d’un conteneur de 40 pieds, lui, coûtera 6.200 dollars contre 3.200 dollars appliqués jusqu’à présent.  Des frais supplémentaires pour saison de pointe (PSS) de 200 dollars par unité ont également été appliqués depuis le 1er janvier dernier aux conteneurs provenant de la Turquie vers le Maroc, la Tunisie, la Méditerranée orientale, le Levant et la mer Noire.  L’armateur italo-suisse, MSC (Mediterranean Shipping Company), a lui aussi revu à la hausse ses tarifs avec des frais supplémentaires de 1.000 à 2.000 dollars par conteneur pour les échanges entre la Méditerranée et la péninsule arabique, l’Afrique de l’Est ou le sous-continent indien », détaille le quotidien économique.

Une coalition sécuritaire pour un retour à la normale. 

Le département de la Défense américain a annoncé lundi 18 décembre l’opération Prosperity Guardian, qui regroupe dix pays : États-Unis, Royaume-Uni, Bahreïn, Canada, France, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne et Seychelles. Placée sous l’égide de la Task Force 153 — qui se concentre sur la sécurité maritime internationale — des Forces maritimes combinées, cette nouvelle initiative vise à « relever les défis en matière de sécurité dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d’Aden, dans le but de garantir la liberté de navigation pour tous les pays et de renforcer la sécurité et la prospérité de la région ».

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