
Selon le ministère de l’urbanisme sénégalais, le Sénégal fait face à un déficit de logement de 350 000 unités dans tout le pays. Les logements abordables restent rares ou inexistants et quand ils existent leurs coûts sont encore élevés pour la majorité des sénégalais.
En parallèle, pour faire face aux défis de logements abordable couteux, le Sénégal, dans son Plan Sénégal Émergent (PSE) du président de la république Macky Sall, a entre autres intégré la finance islamique dans son économie locale et les banques islamiques proposent un financement de logement halal ou prêt halal appelé le Mourabaha, pour pouvoir réaliser son programme « zéro bidonville » qui consiste à la construction de 100 000 nouveaux logement sociaux dans les communes rurales de plus de dix mille habitants entre 2019 et 2024.
Le Mourabaha fonctionne ainsi : la BIS achète elle-même le bien immobilier pour le revendre avec des facilités de paiement sur une durée maximale de 15 ans ainsi qu’une marge sur le prix connue à l’avance.
L’exemple d’un mode de financement de type Mourabaha est l’Imobis. Ce type de financement est destiné aux particuliers, professionnels et entreprises titulaires d’un compte BIS, à travers lequel la BIS finance l’acquisition d’un bien immobilier (terrain, maison, travaux de construction etc) pendant une période à déterminer entre la BIS et le client.
Outre le Mourabaha, il existe aussi le Makaane, qui est un plan d’épargne logement pour toute personne physique, qui permet de bénéficier d’un financement de projet immobilier suivant les conditions de la BIS, à l’issue d’une phase d’épargne sur une durée de remboursement allant jusqu’à 20 ans. Ce type de financement conditionne un versement initial de 50 000 FCFA (soit 90,5 $US) suivi d’un virements mensuels à partir de 25 000 FCFA (soit 45,25 $US).
Le 3 février 2021, la BIS et le Fonds pour l’habitat Social (FHS) ont signé une convention de financement d’un montant de 50 milliards de FCFA (soit 90,5 millions de $US) destinée au projet des 100 000 logements sociaux du gouvernement sénégalais. Avec cette enveloppe, le gouvernement devrait prendre en charge les travaux de la voirie et réseaux divers (VRD) sur les sites devant accueillir les premiers logements sociaux au profit de la Société d’aménagement foncier et de rénovation urbain (SAFRU).
En Août 2020, le président du groupe de la BID a déclaré avoir mise en œuvre au Sénégal 80 projets d’une valeur de 2,6 milliards de dollars US. Ces projets ont contribué à augmenter la production agricole de 605 000 tonnes ; la construction de plus de 1 200 salles de classe et logements pour étudiants ; de faciliter l’accès à l’eau potable pour plus de 1,2 million de familles ; d’alimenter près de 15 000 familles en électricité ; la construction des routes longues de 461 km et la création d’environ 5 000 postes d’emploi.
Alexandre-Armel Kipayko